Ăcrit le 31 mars 2021. Ă MontrĂ©al.
Il Ă©tait une fois un jeune homme.
Il quitte sa maison.
La maison familiale
Il sâen va vers les bois
Sur les conseils de sa grand mĂšre
Qui souvent lui disait
« Va, va dans les bois.
Va dans les bois pour que ta vie commence ». *
Alors, ce jour là , armé de son courage
et armé de sa soif à commencer sa vie
il suivit le sentier qui sâenfonce dans les bois.
Il a marché, marché, marché
jusquâĂ ce quâil arrive
devant un grand rocher qui marquait un carrefour.
Et face Ă ce rocher, le jeune homme se questionne:
Quelle direction choisir ?
Aller Ă gauche? Aller Ă droite?
Et comme la nuit tombait
le jeune homme sâest dit « Demain ».
« Demain il fera jour. Demain je choisirai ».
Et puis, le lendemain, alors quâil se rĂ©veille,
il voit un homme ùgé arriver au carrefour.
Lui aussi, il hésite.
Quelle direction choisir?
Les deux hommes se saluent.
Discutent des chemins.
Celui qui va Ă gauche, peut-etre quâil va lĂ -bas?
Ou câest celui de droite?
Ils finissent par sâassoir devant le carrefour
Le dos contre la pierre.
Ils partagent leurs questions
Ils partagent leurs doutes
Ils partagent leurs rĂȘves
Ils partagent leurs repas
Et les deux hommes sâendorment
Jusquâau matin, oĂč, un groupe les rĂ©veille
Des gens qui eux aussi, arrivent au carrefour.
Et eux aussi débattent
sur le chemin Ă prendre.
à droite, à gauche. Chacun à son idée.
Certain sont fatigués.
Et sâassoient au carrefour.
Partagent leurs questions, leurs doutes, leurs rĂȘves.
Partagent leurs repas.
Les nuits, et les jours passent.
Ils aiment bien ĂȘtre ensemble.
Ils sont bien au carrefour.
Ils organisent leurs vies.
Et sont rejoints par dâautres.
Dâautres en quĂȘte dâeux-mĂȘme.
Qui sâassoient au carrefour pour dĂ©battre la question
De la droite. De la gauche.
Les nuits et les jours passent.
Le campement grandit .
Des maisons, des commerces
Ăcole, boulangerie.
On ne voit plus le rocher.
Les bois sont moins Ă©pais.
Des buildings ont poussé.
Câest devenue une ville
Une ville au carrefour .
Remplie de gens venus pour commencer leurs vies.
ArrĂȘtĂ©s en chemin
Ce chemin du grand Soi
ArrĂȘtĂ©s en chemin par le doute, par lâoubli
et de belles rencontres.
Une vie au carrefour.
Dans une ville au carrefour.
Et derriĂšre,
plus loin
toujours
Il y a les bois.
( *Merci Clarissa Pinkola Estes Ă qui jâemprunte cette phrase )